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Pourquoi l’Argentine n’arrive pas à sortir des difficultés malgré son fort potentiel?



L’Argentine, un des pays très particuliers de l’Amérique du Sud, est un lieu qui attire parfois l’attention des gens, avec ses désarrois politiques et ses instabilités économiques.

Récapitulons les principaux facteurs de ce problème économique.


L’Argentine est un pays qui traverse des moments difficiles à cause d’une crise économique. Bien entendu, la crise économique affecte aussi la politique. Dans les pré-élections, Mauricio qui était au pouvoir a pu obtenir seulement trente pour cent des votes et juste après, le peso argentin a subi une vague de dévaluation. (1 USD = 60 ARS)



La bourse a connu une grande chute et les taux d’intérêt ont grimpé. La monnaie locale qui était dévaluée d’environ quatre-cent pour cent dans les deux dernières années trace une courbe assez instable. Pour le pays qui vient de signer un accord de prêt (stand-by) d’une valeur de 50 milliards de dollars avec le Fonds Monétaire International (FMI), il semble que cet accord n’ait pas été un remède suffisant.


Cependant, le point crucial ici est le fait qu’il y ait un besoin réforme, mais aussi que le système lui-même empêche de supporter les mouvements de réforme, et ce systématiquement.


Cela mérite d’être détaillé : même si la démocratie dans le pays fait du bon travail en général et que le pays était considéré comme faisant partie des pays libres par plusieurs organisations non-gouvernementales, notamment Freedom House, il existe quelques problèmes traditionnels qui sont assez difficiles à dépasser.


Freedom House : Une organisation non-gouvernementale basée aux États-Unis dont la mission est d’établir un rapport sur les pays en fonction de leurs niveaux de liberté.


Tout d’abord, le système présidentiel ne fonctionne pas bien


Le président devient trop fort, le sénat et le parlement restent non-fonctionnels. Le président nomme les responsables dans de nombreux domaines différents, notamment la juridiction. Concernant celle-ci, on doit mentionner que la période de service des juges de haute fonction est de 4 ou 5 ans en moyenne en Argentine, puisque quand les présidents pensent que les juges actuels leur créent des problèmes, ils les changent et affectent quelqu’un d’autre. Cela empêche les juges de travailler librement, et entrave le parlement.


Un autre problème: les administrations locales


Il y a une forte souveraineté de dynasties dans les provinces. Les états sont gérés par des familles conservatrices qui travaillent dans l’industrie agricole (”Latifundistas”) et ces familles ont aussi des représentants au centre (Buenos Aires) — comme députés au Parlement ou sénateurs au Sénat. Par conséquent, le centre n’arrive pas à porter les réformes aux provinces. Dans ce type de cas, les présidents utilisent leurs droits présidentiels, mais cela résulte en une intervention sans pourparlers, qui s’en suit d’un chaos juste après. Le parlement est donc une nouvelle fois ignoré, et perd encore de ses fonctions.


Le président, qui commence à utiliser les ordres présidentiels pour tout type de situation, s’accoutume facilement à ce nouveau système (peu importe son idéalisme) et commence aussi à faire tout ce qu’il veut sans consulter personne. (L’histoire de l’Argentine est pleine de présidents qui entrent en fonction avec de grandes promesses, mais qui aboutissent par de grandes déceptions)


Ce système (ou le fait qu’il n’y ait pas de système) fait naître un cycle sans fin. Le président n’arrive pas à partager la responsabilité et en cas d’un échec (économique/politique) ou pendant des moments de crise, il devient le seul en charge de tout. Il est tenu pour responsable de tous les maux, il est puni aux élections mais comme la structure elle-même est perturbée, la personne suivante se trouve elle aussi impuissante pour faire quelque chose ; la même histoire se répète avec des acteurs différents. (C’est en fait le problème de toute l’Amérique du Sud. Presque tous les pays de la région ont ce système présidentiel et chacun d’eux souffre de ces mêmes problèmes).



Tous ces problèmes systématiques empêchent le pays de pouvoir remplir les conditions de l’accord de soutien avec l’UPF (FMI).


Étant donné que le système a toujours les mêmes défauts, il n’est pas étonnant que les mêmes erreurs soient perpétuées et que le pays ne puisse pas bondir en avant.


En réalité, le pays a un fort potentiel (c’est aussi grâce à celui-ci qu’ils sont capables de trouver des institutions créancières ) mais ils ont besoin d’un changement radical car cet argent ne peut pas éternellement affluer vers eux. Il n’est pas possible de dire que le système présidentiel n’est pas bien du tout, mais il y a peu d’exemples dans le monde qui montrent que ce système marche bien (les USA en sont un exemple, cependant les petites exceptions ne font pas la règle). Surtout les systèmes présidentiels en Amérique latine, qui, en fait, agissent souvent injustement contre les présidents eux-mêmes.


Remarque: La démocratie argentine a aussi un problème avec les minorités/locaux mais comme ce sujet n’est pas directement lié à ce dont il est ici question, ce n’est pas mentionné dans cet article (bien qu’il l’affecte indirectement).


Source: Eksiseyler

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